La thyroïde est une petite glande de 6 cm en forme de papillon située en avant de la trachée. Elle pèse environ 30 grammes et n’est, en principe, ni visible ni palpable. Elle secrète les hormones T3 et T4, nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme (croissance osseuse, développement mental, stimulation de la consommation d'oxygène des tissus, transformation des graisses et des sucres). Ces hormones sont synthétisées à partir de l’iode de l’alimentation. Mais cette glande peut connaître des dysfonctionnements (hyperthyroïdie, hypothyroïdie, goitres) ayant des répercussions sur notre santé. L’hypothyroïdie correspond à une insuffisance de fonctionnement de la glande thyroïde et à une diminution de sa production d’hormones (voire une absence de production). C’est une maladie relativement fréquente, davantage chez la femme que chez l’homme. 

 

À noter : L’hypophyse est une petite glande située à la base du cerveau. Elle secrète l’hormone TSH qui agit directement sur la thyroïde

 

 

La palpation est le premier examen permettant au médecin d’explorer la thyroïde afin d’identifier la présence d'un goitre ou d'un nodule. Le diagnostique se confirme essentiellement par prélèvements sanguins (dosage des hormones T3 et T4 ainsi que la TSH). L’échographie, effectuée à l’aide d’une sonde à ultrasons, permet la visualisation de la thyroïde et la recherche d’éventuels nodules. La scintigraphie est un examen indolore consistant à injecter un produit radioactif (de l’iode ou du technétium) qui va venir se fixer sur la thyroïde. Cet examen va permettre de différencier un nodule «chaud» sécrétant des hormones thyroïdiennes (le plus souvent bénin) d’un nodule froid.

 

 

L'hypothyroïdie affecte le métabolisme de base et provoque un ralentissement général de l’organisme. Une fatigue permanente (manque de tonus) accompagnée d’un grand besoin de sommeil et une grande sensibilité au froid (hypothermie) sont les principaux signes de l’hypothyroïdie. On peut observer aussi une prise de poids conséquente (malgré une alimentation équilibrée), des troubles de la menstruation, un visage gonflé, des cheveux secs, un teint pâle et une peau sèche, une dépilation (axillaire, pubienne, queue des sourcils), une modification du timbre de la voix (raucité), un raidissement des muscles, mais aussi des crampes musculaires et myalgies. On relève également d’autres symptômes comme une bradycardie (diminution du rythme cardiaque), un transit intestinal perturbé (constipation), des troubles de la mémoire accompagnés d’une lassitude intellectuelle (on se désintéresse de tout), des troubles de la libido (baisse de l'intérêt sexuel), une diminution de l’audition ou encore une lenteur dans la réalisation des mouvements. Tous ces signes témoignent d’un organisme tournant au ralenti. 

 

À noter : l’hypothyroïdie peut entraîner une élévation du cholestérol et générer sur le long terme des maladies cardio-vasculaires graves (angines de poitrine, infarctus).

 

 

De nombreux mécanismes peuvent entraîner un disfonctionnement de la glande thyroïde. La thyroïdite d'Hashimoto, maladie auto-immune, correspond à une augmentation anormale du volume de la glande thyroïde. Cette maladie inflammatoire chronique de la glande thyroïde est assez fréquente chez les femmes de 30 à 40 ans. L'organisme malade fabrique des anticorps dirigés contre lui-même (on parle d'anticorps antithyroïdiens) qui détruisent les cellules de la thyroïde. 

 

De même, la ménopause peut entraîner une hypothyroïdie. La diminution des hormones féminines durant cette période favoriserait un vieillissement de la glande thyroïde, ce qui expliquerait davantage d’hypothyroïdie chez la femme que chez l’homme. 

 

D’autres facteurs plus rares constituent un risque d’hypothyroïdie : l’obésité, l'âge (supérieur à 60 ans), la prise de certains médicaments comme le lithium (médicament contre la maniaco-dépression) ou l'amiodarone (médicament pour le cœur), un traitement contre l’hyperthyroïdie, une grossesse, ou encore un disfonctionnement de l’hypophyse.

 

 

L'hypothyroïdie se traite par une prise quotidienne et à vie d'hormones thyroïdiennes. Il est recommandé de prendre ses médicaments chaque jour à heure fixe. En cas d’oubli, le médicament peut être pris plus tard dans la journée. Tous les ans, le patient devra refaire une prise de sang afin de mesurer son taux d’hormones et ajuster le dosage des médicaments. Une alimentation équilibrée et des exercices physiques réguliers sont recommandés. 

 

On note une amélioration des symptômes 1 mois après le début du traitement.